Nous sommes des terrestres au milieu des terrestres
B. Latour
« Où atterrir ? Comment s’orienter en politique »
Ce « petit » ouvrage de Bruno Latour, publié en 2017, modeste par sa taille, ambitieux par le projet qui le sous-tend, a suscité de nombreuses réactions et initiatives. Une des implications concrètes est de susciter des initiatives vivant à réinformer la sphère de la décision politique à propos de ce qui se vit à l’échelle des territoires. Ce travail de description produit aussi des effets de connaissance, obligeant les personnes qui y participent à entrer dans la complexité des situations concrètes et à prendre en compte les contraintes du réel, humaines et non humaines. Un tel processus associe donc un double mouvement : la civilisation de la politique et la politisation de la société.
Ce qui n’est pas sans importance, au moment où nos sociétés sont confrontées à l’urgence de mettre en œuvre des décisions radicales visant à rencontrer un enjeu abyssal : la vie humaine sur terre…
Avec «Où atterrir», paru en 2017, puis «Où suis-je ?», paru en 2021, Bruno Latour a atteint auprès d’un large public une notoriété jusque-là restreinte à un bien plus petit cercle. Il est pourtant un des philosophes les plus suivis aujourd’hui et sa double carrière, en France et dans de nombreuses collaborations étrangères, n’y est sans doute pas pour rien.
Ne nous méprenons pas : le style d’écriture qu’il donne à voir dans les deux ouvrages cités et ses récentes interventions dans les médias pourraient le faire apparaître comme un (simple) essayiste. Il est beaucoup plus que cela. Derrière chacune de ces interventions se trouvent de solides travaux et une impressionnante carrière, tant en raison de la diversité des thèmes abordés que par l’ambitieuse cohérence qui la fonde. C’est ce dont entend rendre compte cette note de présentation.
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En 2017, Bruno Latour publie : « Où atterrir ? Comment s’orienter en politique ». A la fin de ce dense mais relativement court l’ouvrage, (une bonne centaine de pages), il en appelle à une réflexion générale pour « reterritorialiser » les politiques et propose une méthode pour y arriver, qu’il nomme « Auto-description des terrains de vie ». Dans sa proposition, c’est cet effort d’élucidation et de construction de revendications collectives qui structuré autour de quatre questions :
1. A quoi tenons-nous?
2. De quoi cela dépend-il ?
3. Qu’est-ce qui les menace ?
4. Comment nous organiser pour les préserver, les cultiver ? – Avec quels alliés, contre quels adversaires ?
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Non, le bio n’est pas une mode ! C’est tout à la fois une lame de fond (qui a une histoire) et une impérieuse nécessité pour rencontrer les défis du temps. Basé sur les interviews et les témoignages d’une dizaine d’épicièr.es bio, ce livre raconte une histoire, aborde différents thèmes (santé, environnement, proximité, planète,…) fournit quelques fiches pratiques et des arguments pour motiver des comportements d’achat raisonné dans ces épiceries, pionnières ou plus récentes et invite à un abord complexe de ces questions.
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