Les organisations, qu’elles sont professionnelles ou bénévoles, marchandes ou non marchandes, constituent des champs d’expérience sociale considérables. Comment s’agit-il de les aborder, pour augmenter nos capacités à s’y orienter et à y agir avec un surcroît de lucidité ?
Quels sont les auteurs à prendre en compte? Quels sont leurs apports et leurs limites? En quoi les approches qu’ls préconisent se distinguent-elles les une des autres ? C’est à ce genre de question que cette page se consacre.
L’Analyse Stratégique (A.S.) partira d’une constatation de base: aucun individu n’accepte d’être traité totalement et uniquement comme l’objet du fonctionnement ou de l’accomplissement des buts d’une organisation. Ici, les conduites des acteurs ne sont plus vues comme la simple résultante, prévisible, stéréotypée et donc reproductible, des déterminants structurels, financiers ou psychologiques. Leurs conduites sont inventées par les acteurs, dans un contexte, construites en vue de certains buts.
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Un auteur fait de plus en plus autorité en matière de compréhension des organisations: Henri Mintzberg. Deux de ces ouvrages monumentaux se présentent comme une «somme» des connaissances accumulées à ce jour en matière de sociologie des organisations.
La systématisation de Mintzberg propose quatre grandes variables qui sont autant de regards privilégiés portés sur l’organisation:
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L’auteur s’inscrit dans un courant constructiviste. Selon ce courant et selon lui, il est vain de rechercher la vérité objective, a fortiori d’un fait social. Il s’agit au contraire d’entendre notre compréhension de ce que nous nommons habituellement la réalité, comme une construction, une compréhension dont le résultat est largement tributaire des formes que prennent nos efforts de connaissance. L’auteur soutient que, dans ces conditions, il s’agit de multiplier les angles d’approches, afin d’enrichir notre compréhension.
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Tout effort de compréhension suppose, notamment, distinctions, mise en ordre, catégorisations: nommer, c’est séparer. Les mots que nous utilisons nous servent autant à identifier ce dont nous parlons qu’à les distinguer de ce dont nous ne parlons pas. Si comprendre passe par l’établissement de distinctions, cela nécessite corollairement une opération complémentaire: rétablir des liens. On notera d’ailleurs, et pas seulement par ironie, que ces liens peuvent être de différents types. Ce qui équivaut donc à établir entre ces liens de nouvelles… distinctions !
Ainsi en est-il de la manière dont nous nous y prenons pour donner sens à nos expériences sociales. Notre histoire personnelle, notre éducation, notre formation intellectuelle, les groupes que nous fréquentons, l’appréciation que nous pouvons faire de nos capacités d’action sur ces situations sociales… peuvent nous incliner à privilégier certaines distinctions tout en en négligeant d’autres.
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