Tout est politique. – Et inversément !
Anonyme, XXI° siècle
C’est sans doute un impératif que de s’intéresser à la politique et de s’y impliquer. Toutefois, les formes concrètes de cet intérêt et de cette implication peuvent varier selon les moments, les compétences, les circonstances…
On se situe ici dans le champ de l’écologie politique, qui ambitionne de rencontrer les enjeux cruciaux de notre temps, dans un contexte où ne cesse d’augmenter les méfiances à l’égard du politique, discrédité dans sa capacité même à changer les choses.
Reconnaître, dans la complexité des systèmes de représentations et de décisions politiques, la complexité même des sociétés contemporaines, chercher à comprendre les repères qui organisent ce champ, avant même de le juger, chercher des espaces d’expérimentation de la réflexion et de l’action politiques… telles sont les intentions de ces pages.
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On identifie régulièrement un dilemme. Les écologistes présentent souvent leurs propositions en des termes complexes et nuancés: pour être entendus, il leur faudrait donc simplifier. Or, précisément, les propositions écologistes s’appuient sur la prise en compte des interdépendances, des chaînes de causalité circulaires, complexes: ce serait donc les dénaturer que de les simplifier.
Il pourrait sortir, des considérations qui vont suivre, une manière d’affronter ce dilemme. Les travaux de anthropo-cognitivo-linguiste américain, George Lakoff, conduisent à des analyses et des propositions stimulantes.
L’article est publié dans la rubrique « Analyses » sur le site d’ Etopia.
Très largement méconnu dans le monde francophone, George LAKOFF est pourtant un auteur incontournable, dès lors qu’on s’intéresse au langage, à la pensée, à la communication et plus spécifiquement ici à la communication politique.
Il est professeur émérite en science cognitive et linguistique de l’Université de Californie à Berkeley. Il approche le langage, non comme un philologue mais sous l’angle anthropo-cognitif. Il met en avant la nature fondamentalement imagée de toute production de langage. Dans un quasi manuel, il tire ici toutes les implications opérationnelles de ses travaux au service d’une efficacité accrue dans la communication des Démocrates américains.
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Il est des auteurs étonnants, dont les recherches et la personnalité valent le détour, tant pour leurs apports scientifiques au sens strict, quand on s’intéresse de près au domaine qu’ils traitent, que pour la stimulation de la réflexion, de manière plus générale, que leurs écrits peuvent susciter. Francisco VARELA est manifestement un de ceux-là. Parti de la recherche en biologie médicale au Chili, des mécanismes en jeu dans la vision chez les insectes, il consacre maintenant ses recherches, entre les Etats-Unis et la France, aux domaines de l’intelligence artificielle et des neurosciences. Depuis plus de vingt ans, ses travaux et les généralisations qu’ils permettent ont des répercussions dans d’autres champs disciplinaires que les siens, précisément pour la portée épistémologique que ses recherches comportent.
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S’est-on déjà habitué à la présence d’élus d’extrême-droite au sein des assemblées ? Leur – relativement – faible nombre dispense-t-il pour autant de réfléchir à la signification politique de l’événement et aux nécessaires changements de penser et d’agir que ce vote appelle ? C’est cette nécessité que cet article entend rencontrer. Et y contribuer, à sa manière.
Et si les faits sont quelque peu datés (1995), les commentaires n’en ont pas pour autant perdu de leur pertinence.
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Renouveau démocratique, crise de la représentation politique, nouvelles formes de citoyenneté, méfiance à l’égard des institutions… à juste titre sans doute, ces expressions ne peuvent laisser indifférents celles et ceux qui aujourd’hui se préoccupent de la situation politique belge ou, plus globalement encore, d’action collective. Pour aborder de telles questions, on peut sans doute adopter le point de vue de Sirius, convoquer sur le plateau une belle brochette d’observateurs autorisés et avisés et généralement bien informés. On peut aussi, ce sera le propos de cet article, braquer son projecteur à un autre niveau et se préoccuper concrètement de la manière dont peuvent se dérouler des débats au sein d’organisations assez particulières, censées être préoccupées par ces questions : les partis politiques. Récit d’une expérience.
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En science politique, la théorie des livages, élaborée par Lipset et Rokkan, fait figure d’outil incontournable. Toutefois, en Belgique, le terme de clivage fait davantage référence à la systématisation élaborée par le CRISP dans les années ’60, associée à la notion de « piliers ».
Commet rendre compte de l’écologie politique à partie d’un tel modèle? Inversement, comment un tel modèle peut-il constituer une interpellation et une invitation à réfléchir pour celles et ceux qui se revendiquent de l’écologie politique ?
Toute société humaine est traversée par des divisions, dont la dynamique conduit à des changements. Quelles sont ces lignes de fracture et comment s’expriment-elles politiquement ? Toutefois, toute division n’en est pas pour autant un clivage. Pour que l’on puisse utiliser ce terme, il s’agit qu’un certain nombre de caractéristiques soient réunies.
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Cette analyse n’est ni un mode d’emploi, ni un essai critique. Il s’agit d’une réflexion située et datée, de la part d’un acteur engagé dans une expérience stimulante et qui, comme la marche nécessite deux pieds, tente d’associer l’enthousiasme de l’action et la distance de la réflexion. C’est un texte situé, puisqu’il est le fait d’un membre du parti Ecolo. C’est aussi un texte daté, puisqu’il est rédigé environ un an avant le scrutin communal d’octobre 2018. C’est enfin un texte personnel, puisqu’il n’est pas l’expression d’un collectif (même s’il s’est nourri de nombreuses discussions) mais davantage le fruit d’une réflexion propre (sur le mode : «J’écris pour savoir ce que je pense») C’est à partir de cette position que le texte a été écrit, c’est tout autant à partir de cette position qu’il demande à être lu…
Cet article a été publié par « Etopia » dans la rubrique « Analyses »